LA FEE CLOCHETTE

LA FEE CLOCHETTE

BAC ET HANDICAP OU EN EST ON ? (2009)

Les résultats du baccalauréat sont
dans quelques jours et plus précisément le 6 juillet. En attendant, faisons le
point sur le handicap est-il pris en considération dans les établissements
scolaires ? Les enseignants sont-ils prêts à accueillir, le handicap au
sein de leur classe ?  Quels sont
les aménagements pour ce type d’examen ? Le regard des camarades de classe
a-t-il changé sur le handicap ? Kevin Hurvoy, 18 ans est un élève de
Terminale Scientifique au lycée René Dayve de Passy. Il suit les cours comme
les autres élèves, sort  avec ses
copains, organise des soirées, bref sa vie ressemble à une vie normale de jeune
adulte. Pourtant, des contraintes s’ajoutent à ses journées, comme la prise
régulière de médicaments, des déplacements et des examens dans les hôpitaux. Il
raconte son parcours, sa vie de lycéen avec beaucoup de simplicité et de
spontanéité.

 

- Peux-tu nous parler de ta
maladie ?

 

« J’ai une neuromyopathie, appellée maladie de Friedreich, l'ataxie de Friedreich est une maladie
neurologique évolutive héréditaire caractérisée par une dégénérescence
spino-cérébelleuse (atteinte des voies allant du cervelet à la moelle
épinière). Elle atteint indistinctement les deux sexes, débute le plus souvent
à l'adolescence par des troubles de la marche et entraîne un handicap
progressif associant notamment troubles moteurs et atteinte cardiaque.

En ce qui me concerne, je n’ai pas de  troubles cardiaques et je me déplace avec
beaucoup de difficulté, pour ceux qui me rencontrent pour la première fois, ils
ont l’impression que je suis saoul car mes pas sont mal assurés et mes pertes
d’équilibres fréquentes, de plus mon écriture est illisible du fait des tremblements ».

 

- Comment s’est passé ta
terminale au lycée ?

 

Les enseignants, le proviseur et le proviseur adjoint, les infirmières,
les surveillants  ainsi que tout le
personnel administratif ont vraiment été exceptionnels par leur gentillesse et
leur dévouement. Je me suis cassé l’épaule, le genou et le poignet cette année
et je n’ai jamais eu de problème pour avoir mes cours, à chaque absence et
elles ont été nombreuses, tous s’inquiétaient.

 

- Durant ta scolarité au lycée,
quels sont les aménagements dont tu as bénéficié ?

 

J’ai eu un passe pour pouvoir accéder aux ascenseurs. Le lycée est bien
conçu avec des rampes (pas d’escalier) pour les personnes handicapées en fauteuils.
Guillaume, Véronique et Peggy ont été mes A.V.S. (Auxiliaires de Vie Scolaire)
qui m’ont accompagné dans les méandres des couloirs du lycée pour faciliter mes
déplacements et ont pris mes cours.

 

- As-tu bénéficié d’un
aménagement spécifique pour ton Bac S ?

 

Oui, mes A.V.S
(Véronique et Peggy) m’ont fait passer les épreuves, nous
avions une petite salle pour ne pas la citée 302, qui nous étaient réservée. Leur
travail consistait à écrire à ma place tout ce que je leur dictais, c’est pour
cela que nous étions à part. De plus, j’ai bénéficié d’un tiers temps
supplémentaires, c'est-à-dire que, par exemple, pour une épreuve de 3 heures, je bénéficiais d’une heure
supplémentaire. Avoir, ses A.V.S est vraiment très bien, car elles connaissent
toutes les notations spécifiques comme en maths ou en physique et je n’ai pas
eu besoin de leur expliquer où il fallait mettre les signes particuliers que
l’on retrouve dans les matières scientifiques, un gain de temps inestimable et
du stress en moins ! Toutefois, un scripteur peut être descendre de
l’académie et là je pense que ça doit être moins drôle.

 

- Alors, Kevin, dépend-il de nous
d’être heureux ?

 

Oui, certainement, mais aussi de notre entourage. J’ai des supers
copains et copines, mon meilleur copain s’appelle Morgan Le Nôtre (descendant
de la célèbre famille de jardiniers de Louis XIV). Nous nous sommes connus en
seconde et depuis, on ne se quitte plus ! Le bonheur serait d’avoir notre
bac et si possible avec mention, là se serait du bonheur !!

 

- Morgan, toi qui es son meilleur
copain, raconte nous ta rencontre avec Kévin.

 

J’ai rencontré Kévin en seconde et il avait déjà un réseau d’amis et
une vie sociale développée, et je me suis joins au groupe. J’ai apprécié sa
façon d’être, toujours de bonne humeur, très sympa, il ne se plaint jamais, et
il a beaucoup d’humour, il prend la vie comme elle vient, c’est une belle leçon
de vie !!

 

Le regard des autres a-t-il changé ?

 

Il y en a et en aura toujours des individus butés et à qui le handicap
fait peur, même au sein de ma classe ou de ma propre famille. Mais c’est la
vie, on ne peut rien y changer, excepté une élève (qui s’oriente dans le
médical, la pauvre, ça risque d’être dur pour elle, mais comme il est dit il
n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis !), tous  des élèves étaient très sympas. Ceux qui me
sont proches, garçons comme filles ont fait abstraction du handicap et ont vu
le garçon, le copain et rien d’autre.

 

 

- Comment vois-tu ton
avenir ?

 

Après être passé devant des experts médicaux, je vais pouvoir passer
mon permis de conduire ! Je me bats tous les jours contre cette maladie
dont il existe 1500 cas en France. L’année prochaine, nous irons faire nos
études ensemble en fac de commerce à Amiens.  J’espère pouvoir me marier et avoir des
enfants.

 

 

Angle :

La loi
« pour l’égalité des droits et des chances, pour la participation et pour
la citoyenneté des personnes handicapées» du 11 février
2005 (loi no 2005-102,
JO n° 36 du 12 février 2005
page 2353), dite loi handicap,
a été promulguée par le gouvernement Raffarin (UMP). Selon ce dernier,
elle apporte des évolutions fondamentales pour répondre aux attentes des
personnes handicapées.

La loi du 11 février 2005
pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté
des personnes handicapées renforce les actions en faveur de la scolarisation
des élèves handicapés. Elle affirme le droit pour chacun à une scolarisation en
milieu ordinaire au plus près de son domicile, à un parcours scolaire continu
et adapté. Les parents sont de plus étroitement associés à la décision
d'orientation de leur enfant et à la définition de son projet personnalisé de
scolarisation (P.P.S.).

Dispositifs de scolarisation

Dès l'âge de 3 ans, si
leur famille en fait la demande, les enfants handicapés peuvent être scolarisés
à l'école maternelle. Chaque école a vocation à accueillir les enfants relevant
de son secteur de recrutement. Pour répondre aux besoins particuliers des
élèves handicapés, un projet personnalisé de scolarisation organise la
scolarité de l'élève, assorti des mesures d'accompagnement décidées par la
Commission des droits et de l'autonomie (C.D.A.). La scolarisation peut être
individuelle ou collective, en milieu ordinaire ou en établissement
médico-social.

Scolarisation individuelle

Les conditions de la
scolarisation individuelle d'un élève handicapé dans une école élémentaire ou
dans un établissement scolaire du second degré varient selon la nature et la
gravité du handicap.

Selon les situations, la
scolarisation peut se dérouler soit :


  • sans aucune aide particulière,

  • faire l'objet d'aménagements lorsque les besoins
    de l'élève l'exigent.

Le recours à
l'accompagnement par un auxiliaire de vie scolaire et à des matériels
pédagogiques adaptés concourent à rendre possible l'accomplissement de la
scolarité.

Pour plus de renseignements : www.education.gouv.fr/cid207/la-scolarisation-des-eleves-handicapes.html

 

                                                                                                                             Propos
recueillis par Peggy MARTIN



14/09/2011
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